Marcion est un théologien et philosophe romain du IIe siècle considéré comme l’un des premiers hérésiarques par l’Église en raison de ses positions doctrinales sur l’Écriture et sur la nature de Dieu et celle de Jésus Christ. Après avoir été excommunié, Marcion fonda sa propre communauté qui rivalisa avec la Grande Église au moins jusqu’au IVe siècle dans tous l’Empire romain, en raison de son organisation hiérarchique et liturgique rigoureuse.
Les œuvres de Marcion et sa version des Écritures, qui ne retenait que l’Évangile de Luc et dix des treize épîtres de Paul, sont aujourd’hui perdus. Sa pensée nous est uniquement connue de manière indirecte grâce aux écrits d’hérésiologues, comme Tertullien dans son Contre Marcion, Irénée de Lyon dans son Contre les hérésies IV, 6, 2, Eusèbe de Césarée dans son Histoire de l’Église IV, 11, 8, etc.
Le rejet du judaïsme et de la bible hébraïque, la croyance en l’existence de deux principes divins (un démiurge mauvais décrit dans l’Ancien testament et un Dieu bon décrit dans le Nouveau testament), ainsi qu’un rejet de la nature humaine du Christ peuvent être considérées comme les grandes lignes directrices de la doctrine de Marcion.
Bibliographie sélective
Eusèbe de Césarée, Histoire ecclésiastique. Livre IV. Introduction et traduction par Gustave Bardy, Paris, Cerf.
Irénée de Lyon, Contre les hérésies. Livre IV, Édition critique d’après les versions arménienne et latine sous la direction de Adelin Rousseau avec la collaboration de Bertrant Hemmerdinger, Louis Doutreleau et Charles Mercier, Paris, Cerf.
Tertullien, Contre Marcion. Livres I à V, Texte critique par Claudio Moreschini, Introduction, traduction et commentaire par René Braun, Paris, Cerf.