Figures et groupes

Figures

Dans cette section, vous trouverez des figures importantes du christianisme ancien

Marcion (85-160)

Portrait de Marcion

Marcion est un théologien et philosophe romain du IIe siècle considéré comme l’un des premiers hérésiarques par l’Église en raison de ses positions doctrinales sur l’Écriture et sur la nature de Dieu et celle de Jésus Christ. Après avoir été excommunié, Marcion fonda sa propre communauté qui rivalisa avec la Grande Église au moins jusqu’au IVe siècle dans tous l’Empire romain, en raison de son organisation hiérarchique et liturgique rigoureuse.

Les œuvres de Marcion et sa version des Écritures, qui ne retenait que l’Évangile de Luc et dix des treize épîtres de Paul, sont aujourd’hui perdus. Sa pensée nous est uniquement connue de manière indirecte grâce aux écrits d’hérésiologues, comme Tertullien dans son Contre Marcion, Irénée de Lyon dans son Contre les hérésies IV, 6, 2, Eusèbe de Césarée dans son Histoire de l’Église IV, 11, 8, etc.

Le rejet du judaïsme et de la bible hébraïque, la croyance en l’existence de deux principes divins (un démiurge mauvais décrit dans l’Ancien testament et un Dieu bon décrit dans le Nouveau testament), ainsi qu’un rejet de la nature humaine du Christ peuvent être considérées comme les grandes lignes directrices de la doctrine de Marcion.

Bibliographie sélective 

Eusèbe de Césarée, Histoire ecclésiastique. Livre IV. Introduction et traduction par Gustave Bardy, Paris, Cerf.

Irénée de Lyon, Contre les hérésies. Livre IV, Édition critique d’après les versions arménienne et latine sous la direction de Adelin Rousseau avec la collaboration de Bertrant Hemmerdinger, Louis Doutreleau et Charles Mercier, Paris, Cerf.

Tertullien, Contre Marcion. Livres I à V, Texte critique par Claudio Moreschini, Introduction, traduction et commentaire par René Braun, Paris, Cerf.

Valentin (naissance inconnue-160)

Portrait de Valentin

Valentin est l’une des figures les plus marquantes du gnosticisme ancien. Durant sa période d’enseignement active, entre 135 et 160, Valentin promulgua une doctrine située à la croisée des tendances religieuses orientales, judéo-chrétiennes et égyptiennes de son époque. La gnose valentinienne, telle qu’elle se présente à nous dans les écrits de Valentin ou dans ceux des disciples de son école, comme l’Évangile de la vérité et la Pistis Sophia, a fortement inspiré le développement des principaux concepts gnostiques, comme le plérome, la chute, la division de l’humanité en différents types (pneumatique, hylique et charnelle). Condamné comme hérétique par la grande Église, Valentin fini par s’exiler à Chypre, où il mourra.

Avant la découverte des textes de Nag Hammadi en 1945, nous ne connaissions la doctrine valentinienne que par les écrits des principaux hérésiologues. Irénée de Lyon, dans son Contre les hérésies, Tertullien, dans La chair du Christ et Hippolyte de Rome, dans son Philosophumena ont critiqué et condamné les positions soutenues par Valentin.

Bibliographie sélective

Irénée de Lyon, Contre les hérésiesLivre I. Texte et traduction par Adelin Rousseau et Louis Doutreleau, Paris, Cerf.

Tertullien, La chair du Christ. Introduction, texte critique, traduction et commentaire de Jean-Pierre Mahé, Paris, Cerf.

Hippolyte de Rome, Philosophumena. Introduction, traduction et notes de Hans van Kasteel, Paris, Éditions Beya.

Pélage (354-420)

Mosaïque funéraire de Pélage

Pélage est un moine breton qui a enseigné à Rome, en Afrique et à Jérusalem. Les doctrines de Pélage sur la grâce, la nature humaine et le péché ont été condamnées comme hérétiques en 418 par la grande Église.

Le « pélagianisme » minimise le rôle de la grâce divine dans l’obtention du salut et met l’accent sur la possibilité pour l’homme de faire le bien à travers son libre-arbitre. Les thèses de Pélage, furent condamnées par le 16e concile de Carthage en 418. Les disciples de Pélage, un groupe de 18 évêques d’Italie conduit par Julien d’Éclane et Célestius menèrent un schisme à la suite de cette condamnation.

Nous possédons encore des copies de certaines œuvres de Pélage. Nous disposons des traités moraux et des lettres, comme Le De indurationa cordis Pharaonis (Sur l’endurcissement du cœur du Pharaon) et l’Epistula ad Demetriadem (Lettre à Démétriade), ainsi que des commentaires sur les treize épîtres de Paul. Des fragments des écrits de Pélage sont également disponible dans les textes de certains Pères de l’Église, comme Augustin.

Bibliographie sélective

Pélage, De indurationa cordis Pharaonis. Édition par Dom. G. Morin, Fribourg, Librairie de l’Université.

Pélage, Epistula ad Demetriadem, Édition et traduction de Gisbert Greshake, Fribourg-en-Brisgau, Herder.

Pélage, Expositiones xiii epistularum Pauli: In Romanos, Édition et traduction de Theodore De Bruyn, Oxford, Clarendon Press.